L’histoire du rétrogaming – Sega

La marque Sega

Histoire du rétrogaming : Sega

« Sega ! C’est plus fort que toi ! »

« Service Games » et la naissance de Sega

Sega est née de la fusion en 1965 des entreprises « Service Games », dirigée par Raymond Lemaire et Richard Stewart, et « Rosen Entreprise », créée par l’officier américain de l’US Air Force David Rosen.

« Rosen Entreprise » est née en 1954 lorsque Rosen lança son business de « Nifun Shashin » (littéralement « photo deux minutes ») à Tokyo, un service type « Photomaton » rapide qui devint très populaire au Japon, où l’on a besoin de beaucoup de photos d’identité. En 1957, Rosen décide d’étendre son business aux bornes d’arcades, qu’il importe aussi au Japon, et en quelques années il devint le maître incontesté de l’arcade au Japon avec plus de 200 salles d’arcade dans tout le pays. Cependant, en 1965, il se montre insatisfait de la qualité des machines d’arcade qu’il fait venir de Chicago, et décide donc de produire ses propres machines. Pour se faire, il fusionne avec l’entreprise « Service Games », dont l’activité consistait depuis 1951 à distraire des soldats américains en important depuis les USA des machines à sous et des jukebox d’occasion dans des bases militaires américaines. Le nom résultant de cette fusion sera « Sega Entreprises », « Sega » faisant allusion à l’ancienne appellation de l’entreprise, « Service Games ». Pourquoi cette contraction ? Apparemment, les employés japonais avaient du mal à prononcer Services Games : du coup, Sega, c’était plus simple.

Debuts dans l’arcade et le « Krach »

L’activité de Sega ne commence qu’en 1966 avec son tout premier jeu d’arcade, « Periscope », qui devint assez populaire, surtout au Japon. Ce fut le début d’une réussite fulgurante dans le secteur de l’arcade : en 1982, les revenus de Sega s’élevaient à plus de 214 millions de dollars grâce à des titres comme Frogger, Zaxxon, Head On ou encore Space Fury… Mais c’est justement à partir de cette année qu’une crise dans le secteur de l’arcade apparut, crise qui fit très mal à Sega et au secteur de l’arcade en général…

La reconversion vers le marché des consoles de salon

L’arcade en plein crise, Sega tente sa chance dans le secteur des consoles de salon, et sort la SG-1000 au Japon le 15 juillet 1983, l’exact même jour que la sortie de la terrible Famicom de Nintendo. Malheureusement la console n’aura pas le succès escompté, car la Famicom possède un hardware plus avancé, d’autres consoles telles que la ColecoVision ou l’Arcadia 2001 sont déjà bien implantées sur le marché, et aussi à cause du terrible krach de jeu vidéo en 1983, qui a rendu le monde (et surtout les américains) très sceptiques vis-à-vis des consoles de salon. Mais Sega n’abandonne pas, et sort quand même deux ans après la Master System, techniquement supérieure à la NES, mais qui échoue une nouvelle fois face à la suprématie de Nintendo sur le marché Nippon et Nord-Américain et à sa très agressive campagne publicitaire. Mais la Master System s’en tire bien en Europe, et même très bien au Brésil, en Australie et en Nouvelle-Zélande. En 1989, c’est au tour de la Mega Drive (ou « Genesis » aux USA) de sortir, en pleine guerre des consoles et de campagne anti-Nintendo criant « Genesis does what Nintendon’t » : elle connaîtra un très grand succès, et deviendra la console de salon la plus vendue de Sega avec presque 40 millions d’unités vendues partout dans le monde.

La « Saturn » et la chute de Sega

Les deux prochaines consoles de Sega ne connaîtront pas le même succès : la Saturn (sortie en 1995 en Europe) était difficile à programmer et manquait de soutien sérieux de développeurs tiers, donc, même s’il y a eu beaucoup de bons jeux, la console manquait de titres dits « incontournables ». La console suivante, la Dreamcast (sortie en 1999 en Europe), rencontra un peu le même problème : il y avait peu de coopération avec de sérieux éditeurs tiers (comme SquareSoft par exemple, qui a carrément refusé de développer des jeux pour la Dreamcast), donc du coup pas assez de « jeux incontournables » … Pourtant des incontournables il y en a eu, comme la série Jet Set Radio par exemple, qui est géniale. Mais dans cette guerre impitoyable face à Sony, Nintendo, et même ensuite Microsoft, c’est malheureusement la loi du plus fort, qu’il y ait une communauté de fans derrière ou pas. La console cessera d’être produite en 2001 (2002 en Europe) et Sega se retirera définitivement du marché des consoles de salon.

La voie du développement : un nouvel horizon

Mais Sega n’a pas dit son dernier mot : même si elle a tiré un trait sur la production de consoles, Sega devient développeur tiers de jeux vidéo, rôle que la firme remplit encore aujourd’hui et avec grand succès, avec des titres légendaires comme Yakuza, Super Monkey Ball ou encore Football Manager, qui sortiront sur toutes sortes de plateformes et consoles. Sega collaborera même avec son plus vieil ennemi, Nintendo, en développant la série « Mario et Sonic aux Jeux olympiques ». Et c’est surtout sur la voie de l’arcade que Sega continuera, car si l’aventure de Sega dans le secteur de salon n’a pas été une totale réussite, Sega est LE maître incontesté de l’arcade avec plus de 500 jeux produits dans 70 franchises sur plus de 20 systèmes d’arcade différents.

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Lorsque vous rejouerez à Sonic The Hedgehog 3 sur Mega Drive, tendez l’oreille et écoutez bien la musique : vos sens aiguisés remarqueront très probablement la patte artistique très caractéristique de Michael Jackson, qui a accepté d’enregistrer quelques musiques du jeu.

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Sonic est bleu car c’est une couleur représentant la paix, car Sonic est une personne gentille qui aide des animaux en détresse dans les différents opus de la série. Sega voulait également faire de Sonic sa mascotte, c’est pourquoi elle a fait coïncider la couleur du protagoniste avec celle de son logo.

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Avant Sonic, de nombreux autres designs de mascottes ont été imaginés, donc un particulièrement ridicule appelé « Feel the Rabbit », un genre de gros lapin utilisant ses oreilles pour ramasser des objets et les lancer sur ses ennemis. Ce design n’a pas fait mouche en tant que mascotte de la marque Sega, mais il a tout de même été repris pour créer, plus tard, le héros d’un autre jeu Sega, appelé « Ristar ».

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Sega a inventé le tout premier système d’évaluation de jeux vidéo avertissant les joueurs d’éventuels contenus pouvant choquer la sensibilité des plus jeunes (violence, drogue, sexe, etc.). Ce système s’appelait « Videogame Rating Council (V.R.C.) ». Il a aujourd’hui été remplacé par le « Entertainment Software Rating Board » (ESRB).