L’histoire du rétrogaming – Nintendo

La marque Nintendo

Histoire du rétrogaming : Nintendo

Si je vous dis : « plombier moustachu » ou « Pikachu », qu’est-ce qui vous vient à l’esprit ?

Nintendo a bercé notre enfance à tous, et de son génie sont nés certains des personnages de jeux vidéo les plus attachants de l’histoire, qui ont conquis le cœur de joueurs de tous âges.

« Nintendo Koppaï » et le commerce des hanafuda

Nintendo a construit cette notoriété mondiale au fil des années, avec nombre de machines incontournables comme la Famicom (la « NES » chez nous), la Super Famicom (« Super NES »), et aussi et surtout avec des consoles portables comme l’incontournable GameBoy, troisième console la plus vendue de tous les temps après la Nintendo DS, un autre énorme succès.

Pourtant, beaucoup ignorent que l’œuvre de Nintendo ne se limite pas aux jeux vidéo. Bien avant les consoles actuelles, et même bien avant la naissance du célèbre Mario et de la « Game&Watch », la géniale créativité de la firme divertissait déjà les jeunes et moins jeunes du Japon et d’ailleurs.

En effet, tout commença en 1889 (oui, 1889 !) lorsqu’un certain Fusajiro Yamauchi, créa la petite entreprise artisanale nommée « Nintendo Koppaï » afin de commercialiser… des hanafuda, c’est-à-dire des cartes à jouer japonaises. Originales et créées de ses propres mains, les hanafudas de Yamauchi-san connurent un grand succès, et au fil des années et des différents successeurs de l’entreprise, les activités de la firme se diversifièrent beaucoup, empiétant parfois avec succès, souvent sans, sur des marchés tels que celui des compagnies de taxis (« Daiya »), des stylos-billes, des imprimantes photos, des sièges pour bébés, des nouilles instantanées, des jeux de blocs de type « LEGO » (Nintendo s’est d’ailleurs fait poursuivre par LEGO pour cela, mais a gagné, car l’un de ses blocs avait le design unique… d’une cacahuète) et même des Love Hotels !!

Vers le marché du jeu vidéo

Dans les années 70, la firme montre son engouement pour le marché du jeu vidéo en créant des jeux pour des bornes d’arcades (comme par exemple le célèbre Duck Hunt en 1976, qui sera ensuite adapté sur NES, et inclus dans le pack de lancement de la console), et en collaborant avec la société américaine « Magnavox » à la création de l’Odyssey, première console de salon multi-jeux de l’histoire. C’est en 1977 que Nintendo lance sa propre console de salon appelée « Color TV Game 6 » à laquelle succéderont d’autres versions de la console, comme la Color TV Game Racing 112 ou encore la Computer TV Game. Elle sera exclusivement commercialisée au Japon et connaîtra un certain succès. Mais, ce n’est qu’en 1980 que Nintendo se fait véritablement connaître sur le marché du jeu vidéo avec le lancement de la « Game&Watch », et surtout en 1982, avec la sortie de la mythique « Famicom ». A partir de là commence la légende Nintendo, qui donnera ,naissance aux mythiques Super Nintendo, Gameboy, Nintendo 64, et à bien d’autres succès du jeu vidéo.

Nintendo est aujourd’hui un géant de l’industrie vidéoludique avec un chiffre d’affaires de près de 4.3 milliards d’euros (chiffres de 2015), et continue encore et toujours de nous émerveiller grâce à sa créativité débordante.

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Le nom de la firme, « Nintendo », est bercé de mystère. Il semblerait que seul Fusajiro Yamauchi, le fondateur de la marque, en connaisse le sens, car même son petit-fils, Hiroshi Yamauchi, l’ignorait. La traduction officielle est ”Laissons la chance au ciel”… Mais de nombreuses rumeurs selon lesquelles Nintendo aurait baigné dans des milieux étrangers à l’esprit « familial » et « tout rose » qui lui sont apparemment caractéristiques remettent en question cette théorie.

Car oui, même si ce n’est plus trop le cas aujourd’hui, à l’époque de la création de la firme, le commerce des hanafuda était intimement lié aux Yakuzas, la célèbre mafia japonaise. D’ailleurs, le terme « Yakuza » représente une main perdante au « Oicho-kabu », un jeu de cartes japonais, traditionnellement joué avec des kabufuda ou, justement, avec des hanafuda. Par conséquent, ce terme signifie aussi « bon à rien », ou « perdant ».

Nintendo, étant encore aujourd’hui l’un des symboles proéminents du commerce des hanafuda (que la compagnie continue de commercialiser, et qui a même créé un musée des cartes à jouer, basé sur la poésie japonaise), est donc aussi intimement lié aux Yakuzas.

De plus, on sait que Nintendo a aussi créé sa propre chaîne de « Love Hotels », des établissements pas vraiment en adéquation avec l’image que l’on se fait de l’entreprise, même si aujourd’hui au Japon ce sont des établissements quasi-respectables. On sait aussi que le quartier dans lequel le bâtiment original de l’entreprise était situé était le fief du « Aizukotetsukai », l’un des groupes Yakuzas les plus anciens et puissants de Kyoto, et qu’il était bondé de racketteurs et de « bakuto », des joueurs professionnels itinérants… M. Yamauchi avait donc des clients plein la rue.

Dans cette optique, « Nintendo » pourrait signifier quelque chose de complètement différent…

Jake Adelstein, un journaliste d’investigation américain, réussit à contacter deux membres actifs des Yakuza. Quand il leur demanda leur interprétation personnelle du sujet, leur réponse était immédiate et identique : Le « nin » de Nintendō viendrait du terme « ninkyoudou» (任侠道), la devise des Yakuzas, et la « voie » qu’ils suivent : « la voie de la chevalerie ». Fusajiro Yamauchi aurait donc nommé sa firme de cette manière en hommage aux Yakuzas, ses clients réguliers, qui lui ont permis de lancer, développer et faire prospérer sa compagnie de manière significative.

Nintendō… Ninkyōdō… Légende urbaine ou réalité ? On ne le saura probablement jamais.

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Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le célèbre bâtiment en pierre datant de 1933 situé à Kyoto sur la Shomen-Dori et portant la plaque « The Nintendo Playing Card Co. » n’est pas celui dans lequel la firme a vu le jour. C’est dans un bâtiment proche de celui-ci, moins flamboyant, que la légende est née. Mais celui-ci a été rasé il y a longtemps, et c’est aujourd’hui un simple parking.